Port de Cassis, Camoin


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fig 1 : Port de Cassis à la barque, v. 1901, coll. part.

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Port de Cassis, Camoin


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fig. 2 : Autoportrait en soldat, 1901, musée Granet, Aix-en-Provence

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VIE ET ŒUVRE

LES DÉBUTS

Charles Camoin est né à Marseille le 23 septembre 1879, dernier d’une famille de quatre enfants. Son père, Joseph Camoin, dirige l’entreprise de peinture et décoration "Camoin Jeune", fondée en 1851 à Marseille. Après le décès de leur père en 1885, les enfants sont mis sous tutelle et habitent alternativement à Marseille et à Paris. Destiné au commerce, Camoin suit toutefois des cours de dessin à l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille dès 1895. Il reçoit l’année suivante un « premier prix de figure » qui le décide à poursuivre dans cette voie.

Port de Cassis, Camoin

fig 1 : Port de Cassis à la barque,
v. 1901, coll. part.

En janvier 1898, installé à Paris avec sa mère, Camoin s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts. Admis dans l’atelier de Gustave Moreau, il ne reçoit que brièvement l’enseignement du maître qui meurt en avril de la même année. Toutefois, c’est là qu’il rencontre, Henri Matisse, Albert Marquet et Henri Manguin. Tout comme ses camarades, Camoin décide de quitter les Beaux-Arts et travaille dans des ateliers libres. Les peintures de cette période se caractérisent par un dessin très précis ainsi que par de forts contrastes. Comme Matisse, Camoin a déjà fait évoluer sa palette vers des tonalités claires. Il a en effet dès cette époque connaissance des impressionnistes dont il a pu découvrir les œuvres au musée du Luxembourg, à la suite du legs Caillebotte ou dans les galeries parisiennes, chez Durand-Ruel, ou chez Vollard. De cette époque datent les premiers paysages, notamment des vues de Paris ou du Midi (fig. 1).

Autoportrait Camoin

fig. 2 : Autoportrait en soldat, 1901, musée Granet, Aix-en-Provence

Au mois de novembre 1900, Camoin doit partir pour son service militaire qui dure alors trois ans. Alors que son régiment est à Aix-en-Provence en octobre 1901, le jeune soldat ose se rendre un soir chez Paul Cézanne (fig. 2). Le vieux maître, adulé par la jeune génération d’artistes, est alors connu pour son caractère difficile. Mais Cézanne se prend de sympathie pour celui qu’il appelle "le vaillant Marseillais" Carlo Camoin. Cézanne l’invite régulièrement aux repas dominicaux en compagnie du poète Leo Larguier et de Louis Aurenche. Par la suite, les deux artistes restent en contact et échangent une correspondance régulière dont quelques extraits seront publiés en 1905 dans la revue le Mercure de France.


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