CATALOGUE RAISONNÉ

LE PROJET ET SES ÉTAPES

La monographie de Danièle Giraudy parue en 1972 dressait un premier bilan de la vie et de l’œuvre de Charles Camoin. Elle comportait notamment un inventaire - non illustré ­- des peintures comprenant 1500 numéros classés de manière chronologique. La fille de l’artiste, Madame Anne-Marie Grammont-Camoin, a poursuivi depuis ce travail d’inventaire en faisant le recensement de toutes les œuvres apparues, portées à sa connaissance par des collectionneurs ou circulant sur le marché de l’art.

Depuis 2010, les Archives Camoin ont entrepris l’établissement du catalogue raisonné des peintures de Charles Camoin. La saisie informatique de toutes les données de l’inventaire, complétée par le dépouillement systématique des archives de l’artiste, notamment du carnet de raison non exploité auparavant, a constitué une première étape de travail. Nous avons pu ainsi recenser à ce jour environ 1800 peintures (paysages, natures mortes, portraits et nus) et leurs visuels afférents et procéder pour chacune d’entre elles à un premier établissement de leur historique.

D’un point de vue documentaire, la recherche est compliquée par le fait que Camoin travaillait au début de sa carrière avec des marchands allemands dont les archives ont disparu à la suite de la guerre et plus tard avec des galeries, comme la Galerie Marcel Bernheim, qui n’existent plus et pour lesquelles il n’existe pas non plus d’archives. En outre, la carrière de l’artiste est jalonnée de deux guerres, celle de 14-18 et celle de 39-45, périodes durant lesquelles la circulation des œuvres est nettement plus opaque et les expositions, bien souvent sans catalogue.

La datation des peintures demeure délicate à établir pour certaines périodes ou certains sujets, comme les bouquets de fleurs. Après la guerre de 1914, et surtout après 1921, l’œuvre peint évolue peu stylistiquement et s’établit sur des motifs récurrents, l’artiste procédant la plupart du temps par série, surtout pour les paysages.

Déjà à ce stade du projet, la coopération des maisons de vente, des galeries et des particuliers possesseurs d’une peinture ou des institutions publiques, nous a été précieuse, nous permettant d’enrichir nos données de provenance et nos sources iconographiques. Grâce à leur collaboration, nous avons notamment obtenu des reproductions de très bonne qualité à partir de fichiers numériques couleurs qui nous seront indispensables pour la future publication. Également, nous avons constaté que la transmission des informations, étiquettes ou annotations présentes sur le châssis nous sont extrêmement utiles, nous permettant parfois soit directement, soit par comparaison avec d’autres, de confirmer ou d’établir des éléments de l’historique.


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